INVITATION AU VOYAGE

 La peinture de Pascale Simonet est un voyage-croisière centré sur l’homme, un voyage à entreprendre comme une quête de l’identité, une aventure sur son propre chemin. Les escales parlent de l’être, de son devenir, de ses rêves ou de  son recueillement ; elles se découvrent comme des zones de questionnement, de réflexion, de silence, ou de spiritualité. Vous pouvez choisir de descendre à chaque escale, ou sélectionner celles qui vous « parlent » le plus. Vous pouvez aller, venir, revenir, le voyage n’a pas d’itinéraire pré- établi, il s’invente avec chaque lecteur- voyageur.

Chaque toile, chaque papier constitue une page du carnet de voyage, une page écrite dans la langue de l’émotion. Ce langage puise aussi bien dans le répertoire  des formes reconnaissables de la réalité (silhouette, arbre, élément d’architecture, lettre) que dans celui des forces brutes et physiques de la création (énergie, puissance, force de la pensée, lumière).
Ainsi, des bandes noires, des griffures, des boursouflures, des traits puissants et colorés viennent parfois croiser les formes identifiées. La lumière, la profondeur et la dynamique de la toile apparaissent par contraste entre matières (acrylique, cire, craie, fusain), entre lisse et relief, entre noir et autres couleurs.

Figurer ou abstraire, s’abstraire de figurer, Pascale Simonet ne veut pas choisir. L’essentiel est de donner un thème cohérent à ce voyage, de véhiculer du sens et d’offrir un axe de réflexion aussi bien intellectuel que spirituel.

Derrière la toile, il y a une personne qui regarde, qui pense, qui se construit, qui avance et qui ressent la nécessité de communiquer, de partager au mieux les territoires traversés, les passages empruntés.

Catherine Georghiou

DES IMPRESSIONS ET DU CONSTRUIT

Pour Pascale Simonet, artiste plasticienne, les supports de bois, de papier, de toile ou de métal, la photographie ou les constructions en volume, ne constituent qu’un espace qui lui permet de transcrire par des formes ou des matières, l’alliance si fragile de la pensée et de l’émotion.

La structuration de l’espace par le noir omniprésent et fondateur, ainsi que le trait, pourfendeur du vide, est l’essence même du travail de l’artiste.

             Dans son travail d’impression l’artiste fabrique des tampons dont elle ne peut et ne veut maîtriser totalement l’impression. Puis elle intervient sur l’image obtenue, à l’encre, à l’acrylique ou au crayon. Elle suit ainsi un chemin sans en connaître le terme, s’abandonnant à ce qui s’apprend au fur et à mesure des pas, découvrant ce que la scrutation du motif retravaillé donne à voir.
L’empreinte s’inscrit comme l’écriture d’un chemin abstrait, mais direct et réfléchi, vers l’émotion qui se marque dans le signe et transparait sous l’œuvre.

             L’utilisation de ces impressions permet le détachement total de la référence à une forme particulière, laissant une forme d’imprévu s’imposer à l’artiste.
Le hasard est le point de départ sur lequel le construit s’installe; il guide le structurel qui en révèle le sens.

             Pour occuper, utiliser et s’approprier l’espace, Pascale Simonet préfère la liberté du trait qui tranche le vide, à la masse et au volume de la peinture.
Le travail sur le Trait, très lié à l’écriture, est fondamental que ce soit sur les toiles, les oeuvres sur papier, les photographies ou le bois gravé.L’artiste occupe l’espace, l’investit, y installe, par le trait, des lignes ou des formes qui figurent l’apparence de mots inintelligibles. Et lorsque que le crayon ne suffit plus l’artiste grave le bois pour que ce trait gagne en force et en présence.
L’ensemble donne une cadence, un rythme à l’ouvrage.

             Le travail de Pascale Simonet tente de cerner l’émotion et le ressenti d’une pensée. Ses différentes réalisations, oeuvres d’esprit, sont fondamentalement l’expression des profondeurs vitales de l’être.

Véronique Guichard